Il faut toujours se souvenir que la laïcité s'est imposée comme principe d'organisation de la République au terme d'une démarche d'émancipation. La laïcité est le produit d'une longue histoire faite de combats et d'ajustements qui ont permis de desserrer l'emprise confessionnelle d'une église dominante tant sur les institutions que sur les individus. Les républicains ont toujours fait preuve à la fois de fermeté quant aux principes à fixer dans la loi et de pragmatisme dans la mise en uvre pour faire accepter la laïcité et la rendre populaire. Ils ont d'abord séparé les Eglises et l'Ecole (1882-1886) avant de séparer les Eglises et l'Etat (1905). Le principe de laïcité repose d'un côté sur l'affirmation et la garantie de la liberté de conscience et le libre exercice des cultes dans le respect de l'ordre public démocratiquement défini, sur la stricte égalité entre les citoyens, de l'autre, sur l'affirmation d'une stricte neutralité confessionnelle de l'état et de ses services publics.
La laïcité, c'est la possibilité de vivre ensemble en étant différents. On peut être croyant, athée, agnostique, voire indifférent dans une République laïque. Et pour se rassembler, nul besoin de se ressembler ! La laïcité n'est pas davantage, comme on l'entend parfois, un outil utilisé par la République contre les religions. Elle est d'autant plus utile que la société gagne en diversité culturelle ou cultuelle.
Edition "Laïcité" de la Ligue de l'enseignement sur Médiapart